Le 4 Mai a commencé dans la région Hauts-de-France la plantation de 16 hectares de chardonnay. C’est la première étape d’un ambitieux projet qui couvrira d’ici deux ans 200 hectares dans une région où le réchauffement climatique peut s’avérer réchauffement climatique a de bons côtés. Le nord de la France, pays de bière, va-t-il se transformer en vignoble d’envergure ? Pas tout de suite sans doute, mais il est certain que les conditions sont désormais réunies pour planter des vignes. A commencer par l’autorisation européenne, qui faisait défaut pour la région Hauts-de-France dépourvue de tradition viticole, arrivée seulement en 2016. Il n’aura pas fallu longtemps pour que des esprits ouverts s’intéressent à la question. Depuis le 4 Mai, sans attendre le déconfinement, les engins et les hommes sont à pied d’œuvre pour enfoncer les premiers ceps de vigne de cet ambitieux projet. Diversification agricole L’idée de ce vignoble est née du besoin de diversifier la production agricole du nord de la France pour la valoriser, associé à la constatation que les consommateurs sont à la recherche de produits locaux. Ternoveo, négoce agricole appartenant au groupe coopératif Advitam, a décidé de relever le défi de créer un vignoble dans sa région des Hauts-de-France et d’y produire un vin de qualité. Il a proposé à ses clients agriculteurs de se diversifier dans la vigne. Certains d’entre eux avaient déjà été partants pour cultiver des pois-chiches – culture méridionale – et implanter des ruches. Les deux opérations ont été couronnées de succès; le miel est désormais produit, vendu, consommé localement. L’ambition est de faire la même chose avec le vin. Ce sera un vin tranquille, car une partie du département de l’Aisne appartient à la zone de l’appellation Champagne et les voisins du Luxembourg se sont déjà fait une réputation avec leur crémant. 16 hectares pour commencer Pour étudier la faisabilité du projet de vigne dans la vaste région Hauts-de-France qui compte 4 départements, Pas-de-Calais, Nord, Somme et Aisne, Ternoveo s’est associé à deux experts reconnus, les Pépinières Guillaume de Charcenne Haute-Saône et le Cabinet Vinelyss de Romain Lefèvre à Ay Marne. Les agriculteurs sont déjà plus d’une dizaine prêts à sauter le pas pour devenir viticulteurs, encadrés par les équipes de Ternoveo, qui a spécialisé quelques uns de ses 52 formateurs dans la viticulture. Après étude et analyse des parcelles candidates, la sélection s’est faite sur des sols pas trop riches, aux orientations adéquates. Ces terres argilo-calcaires présentant des taux de calcaire actif importants, il a fallu choisir 4 porte-greffes, Fercal, 41B, 161-49 et SO4. Le cépage chardonnay a été sélectionné pour sa plasticité, avec pas moins de 5 clones pour assurer la diversité, point clef de la certification HVE qui est désormais considérée comme indispensable dans le cadre d’une nouvelle activité. A terme, ce vignoble des Hauts-de-France comptera 200 hectares sur ses quatre départements 30 hectares ont déjà été identifiés et 16 sont plantés ce printemps. Pas moins d’un million d’euros est investi par Ternoveo pour fournir le matériel agricole et construire un chai dans les deux années à venir. Les agriculteurs ont quant à eux investi entre 25 et 30 000 € à l’hectare pour la plantation. Le premier vin arrivera en 2022 sous une étiquette vin de France ». Il y en aura 50 000 bouteilles vendues entre 7 et 10 €. Seul bémol pour les curieux, il faudra se rendre dans la région pour le découvrir.
Aujourdhui, il n’y a pas une plantation de vignoble, avec des objectifs de qualité, qui ne possède un bon système d’arrosage, goutteurs, goutte à goutte et un programmateur d’arrosage des plus technologiques, avec des contrôles du pH de l’eau, de l’humidité du sol, de l’arrosage automatique avec des programmateurs et les électrovalves qui dispensent l’arrosage en
La vigne se complaît dans les sols pauvres, parfois même arides. On évite de la planter dans les terres grasses et humides qui conviennent aux céréales ou à la betterave. Très développé, le système racinaire de la plante peut plonger jusqu’à une dizaine de mètres à la recherche de l’eau, les racines se chargeant au passage des oligo-éléments contenus dans le sous-sol. Les terroirs favorables sont multiples, variables selon les cépages. Les meilleurs sont ceux qui permettent de pallier les aléas climatiques en permettant un bon drainage et une alimentation en eau régulière de la vigne. Les terroirs argilo-calcaires fraîcheur et drainage Une terre un peu grasse, constellée de pierres blanches plus ou moins dures. Un rêve de vigneron que ces sols équilibrés mêlant l’argile et sa fraîcheur aux propriétés filtrantes des pierres calcaires. Des sols qui conviennent parfaitement au merlot, cultivé en Bordelais sur la rive droite de la Dordogne Saint-Émilion, Fronsac, Côtes de Castillon…, ainsi qu’au tempranillo, cultivé dans la Rioja, en Espagne. Dans le verre... Les vins sont ronds sans être gras, fins, et gardent un fruit intact. Les terroirs argilo-graveleux merlot et cabernet franc De l’argile encore, donc des terres brunâtres et un peu lourdes. Les sols graveleux, d’origine alluviale, peuvent dissimuler des couches profondes d’argiles plus ou moins pures. Le merlot et le cabernet franc se développent parfaitement dans ces terrains que l’on retrouve principalement à Pomerol. Dans le verre... Les vins développent une certaine puissance sans rien perdre en élégance. Les sols de calcaire et de marnes terroir rêvé des pinots noirs et chardonnay La terre est ocre, parsemée de pierres blanches souvent friables. Un terroir tout en légèreté, les marnes n’étant rien d’autre que l’association de calcaire et d’argile. Les cépages les plus subtils y livrent le meilleur d’eux-mêmes. Vous y retrouverez donc le pinot et le chardonnay bourguignons. Dans le verre... L’argile des marnes est là pour le corps, le calcaire pour la finesse. Les sols crayeux des vins d'une grande finesse Une terre presque blanche avec, affleurant parfois, de l’argile brune. Extrêmement poreuse, filtrante, la craie laisse filer l’eau avant de la retenir dans des couches plus profondes pour la restituer à la vigne. Ces sols maigres en apparence se révèlent donc plus riches et plus équilibrés qu’on ne l’imagine. Le chardonnay en Champagne et le chenin dans la Loire y trouvent leur élément. Dans le verre... Des vins d’une grande finesse qui expriment le fruité propre à chacun des cépages. Terroirs granitiques des vins expressifs et minéraux Des sols peu profonds, sablonneux, issus de la décomposition du socle cristallin. Ces arènes granitiques se rencontre au nord du Morvan, dans le Beaujolais et au nord de la vallée du Rhône. Dans les crus du Beaujolais, le gamay s’y exprime avec distinction. Dans la vallée du Rhône septentrionale, la syrah hermitage, saint-joseph, cornas… et le viognier condrieu s’associent au granite. L’Alsace possède également des terroirs granitiques de qualité classés en grand cru Schlossberg, Brand, Eichberg…. Dans le verre... les vins sont expressifs, fins, élégants, volontiers minéraux. Terroirs de graves des sols chauds et bien drainés pour le cabernet sauvignon Ils s’étendent de la rive gauche de la Garonne jusqu’à l’océan Atlantique, et sont à l’origine des crus les plus prestigieux du Médoc ou des Graves. Ces galets apportés par la Garonne et la Dordogne, mêlés à des sables et des argiles, forment des sols chauds qui permettent au cabernet-sauvignon d’atteindre la maturité. Dans le verre... Fermes dans leur jeunesse, les vins évoluent au cours de longues années vers une finesse somptueuse. Galets roulés la plus belle expression du grenache Des pierres oblongues, énormes, lisses, polies par les eaux du Rhône, dans la partie méridionale de la vallée, notamment à Châteauneuf-du- Pape. C’est à se demander comment la vigne peut subsister dans un décor quasi lunaire. Ici, pourtant, le grenache trouve une superbe expression, chauffé par le soleil… même durant la nuit car les cailloux réverbèrent la chaleur ! Dans le verre... Les vins sont puissants, voire chaleureux. Terroirs schisteux des vins de caractère Des roches feuilletées, plus ou moins sombres et brillantes, sédimentaires ou métamorphiques micaschistes. Plantée sur ces derniers, la syrah engendre les grands côte-rôtie de la vallée septentrionale du Rhône. Dans le Languedoc-Roussillon, des cépages méridionaux, comme le grenache ou le carignan, se plaisent sur les schistes autour de Faugères, de Banyuls et de Maury. Ce sont encore des schistes qui donnent les vins liquoreux d’Anjou à base de chenin comme les coteaux-du-layon, les grands rieslings allemands de Moselle ou les portos de la vallée du Douro. Dans le verre... Autant de cépages, autant de vins différents, mais toujours de caractère.