LeComitĂ© français de lutte contre l’hypertension artĂ©rielle (HTA) et la SociĂ©tĂ© française d’hypertension artĂ©rielle appellent Ă  l’action pour la JournĂ©e nationale de lutte contre l’HTA le 15 dĂ©cembre et diffusent un appel pour l’observance en parallĂšle du lancement de ces outils, tous deux tĂ©lĂ©chargeables sur le site www.comitehta.org. La maladie cƓliaque5 mai 2021HypothyroĂŻdie et prise de poids25 mai 2021 Quand parle-t-on d’hypertension ? L’hypertension artĂ©rielle HTA se dĂ©finit par une pression artĂ©rielle Ă©levĂ©e en consultation, soit supĂ©rieure Ă  140 et/ou 90 mm Hg que votre mĂ©decin pourra exprimer par “14/9”. Si vous disposez d’un tensiomĂštre Ă  domicile, les seuils sont un peu plus stricts puisque vous ĂȘtes alors considĂ©rĂ©e comme hypertendue Ă  partir de 135 et/ou 85 mm Hg ou “13,5/8,5”. L’HTA est un Ă©tat pathologique appelĂ© “tueur silencieux” car la maladie reste longtemps complĂštement asymptomatique. En cas d’HTA sĂ©vĂšre, les symptĂŽmes sont loin d’ĂȘtre spĂ©cifiques maux de tĂȘte, somnolence, palpitations, vision trouble, fatigue, vertiges, confusion, sensation de bourdonnement dans les oreilles, difficultĂ©s respiratoires, rythme cardiaque irrĂ©gulier
 quelques signes qui devraient mettre la puce Ă  l’oreille de votre mĂ©decin traitant. Prise en charge de l’HTA en France des chiffres de plus en plus alarmants Sur le plan Ă©pidĂ©miologique, l’HTA constitue la pathologie cardiovasculaire dont la prĂ©valence est la plus Ă©levĂ©e. Les enquĂȘtes FLAHS French League Against Hypertension Survey, menĂ©es depuis 2002 par le ComitĂ© Français de Lutte contre l’Hypertension ArtĂ©rielle CFLHTA et depuis 2015 en association avec la Fondation de Recherche sur l’HTA FRHTA, fournissent des informations sur la prĂ©valence de l’HTA dans la population adulte de plus de 35 ans. Selon les donnĂ©es de l’enquĂȘte FLAHS 2019, la prise en charge de l’HTA en France continue de se dĂ©tĂ©riorer [1]. Selon le protocole d’automesure de la pression artĂ©rielle recommandĂ© pour cette Ă©tude, 8,7 millions des Français de plus de 35 ans sont hypertendus et parmi eux, 5 millions sont non dĂ©pistĂ©s ou non traitĂ©s. Seuls 3,7 millions, soit 42,5 %, reçoivent un traitement antihypertenseur. Avec une proportion estimĂ©e d’hypertendus traitĂ©s et un contrĂŽle de l’HTA qui rĂ©gressent alors que les prescriptions de mĂ©dicaments antihypertenseurs grimpent, FLASH 2019 confirme les chiffres inquiĂ©tants de la derniĂšre enquĂȘte du mĂȘme nom, rĂ©alisĂ©e en 2017. Aussi, les donnĂ©es de FLAHS 2019 confirment celles de l’enquĂȘte Esteban de 2015 [2], menĂ©e en France entre 2014 et 2016 auprĂšs d’adultes de 18 Ă  74 ans, Ă  savoir que la situation s’est dĂ©gradĂ©e depuis 2006. Aucune diminution de la prĂ©valence de l’HTA n’a Ă©tĂ© observĂ©e en France, avec toujours un adulte sur trois hypertendu. De plus, aucune amĂ©lioration du dĂ©pistage et de la prise en charge de l’HTA n’a pu ĂȘtre mise en Ă©vidence. Plus inquiĂ©tant encore, ils montrent que la situation s’est fortement dĂ©gradĂ©e chez les femmes. Pour rĂ©sumer, les gens sont moins bien traitĂ©s, moins pris en charge et moins contrĂŽlĂ©s. Le traitement de l’HTA chez la personne en surcharge pondĂ©rale MĂ©dicaments Normaliser la tension est le seul moyen de protĂ©ger nos artĂšres du vieillissement et de ses complications cardiovasculaires. Sur le plan thĂ©rapeutique, la perte de poids et l’augmentation de l’activitĂ© physique devraient ĂȘtre au centre de la stratĂ©gie de prise en charge. Toutefois, un traitement antihypertenseur est trĂšs souvent requis en raison des limites des approches non pharmacologiques. Nous disposons de cinq classes d’antihypertenseurs parmi lesquelles le mĂ©decin choisira un traitement initial “sur mesure” en tenant compte des rĂ©sultats de l’interrogatoire, de l’examen clinique, de la sĂ©vĂ©ritĂ© de l’HTA et des rĂ©sultats du bilan biologique de son patient. Si un seul traitement ne suffit pas Ă  atteindre l’objectif tensionnel ou qu’il y a des complications, notamment sur le cƓur insuffisance coronarienne, angor, insuffisance cardiaque, troubles du rythme, infarctus du myocarde, le cerveau AVC et le rein maladie rĂ©nale chronique, il faut passer de la monothĂ©rapie Ă  la bithĂ©rapie, puis Ă  la trithĂ©rapie, etc. En raison des problĂšmes Ă©voquĂ©es prĂ©cĂ©demment, notamment de la sĂ©crĂ©tion massive et chronique d’angiotensine-2 par le tissu adipeux intra-abdominal, il est de plus en plus frĂ©quent pour un mĂ©decin de devoir “empiler” les mĂ©dicaments sans pour autant parvenir Ă  contrĂŽler la pression artĂ©rielle. C’est ce qu’on appelle l’escalade thĂ©rapeutique. Perte de poids Cliniquement, chaque mĂ©decin a vĂ©cu des cas individuels oĂč une diminution mĂȘme modĂ©rĂ©e du poids corporel s’est accompagnĂ©e d’une baisse de la pression artĂ©rielle et de la possibilitĂ© de rĂ©duire la mĂ©dication. Ainsi, de nombreuses Ă©tudes ont dĂ©montrĂ© qu’une diminution du poids corporel permettait de prĂ©venir l’HTA ainsi que de rĂ©duire voire de normaliser la pression artĂ©rielle en cas d’HTA, en particulier lorsque celle-ci est modĂ©rĂ©e. Une mĂ©ta-analyse de vingt-cinq Ă©tudes concernant 4874 patients a notamment observĂ© que, pour chaque kilo perdu, la tension artĂ©rielle systolique et diastolique diminue d’environ 1 mm Hg [4]. Les rĂ©sultats d’une Ă©tude rĂ©alisĂ©e sur 10 809 patients ayant complĂ©tĂ© la phase d’amaigrissement du Programme RNPC ont montrĂ© que la perte de poids obtenue grĂące au programme permettait aux patients hypertendus de diviser par deux leurs traitements mĂ©dicamenteux prescrits pour l’HTA [5]. Conclusion Globalement, la perte de poids, une moindre consommation d’aliments riches en sel et la pratique d’une activitĂ© physique rĂ©guliĂšre amĂ©liorent sans aucun doute la pression artĂ©rielle des patients en surcharge pondĂ©rale. Mais combien d’entre eux parviendront Ă  rĂ©aliser les changements proposĂ©s par leur mĂ©decin et pendant combien de temps ? C’est pourquoi, bien que ces approches non pharmacologiques doivent ĂȘtre proposĂ©es en premiĂšre intention, dans la majoritĂ© des cas, les mĂ©decins prĂ©fĂšreront dĂ©buter un traitement antihypertenseur chez les patients en surpoids ou obĂšses et hypertendus, quitte Ă  ce que ce traitement mĂ©dicamenteux soit rĂ©duit ultĂ©rieurement si les mesures hygiĂ©no-diĂ©tĂ©tiques s’avĂšrent efficaces. RĂ©fĂ©rences Lecrubier A. Prise en charge de l’HTA en France des chiffres de plus en plus mauvais – Medscape – 7 janv 2020 Perrine AL, et al. Bulletin EpidĂ©miologique Hebdomadaire 2018;10170-9 Hall JE. The kidney, hypertension, and obesity. Hypertension 2003;41625-33 Neter JE, et al. Influence of weight reduction on blood pressure A meta-analysis of randomized controlled trials. Hypertension 2003;42878-84 Christensen L, et al. Metabolic improvements during weight loss The RNPC cohort. Obesity Medicine 2019;14100085 . 331 319 121 10 50 3 141 288

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